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Comfortime

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Description

Please read the description.

Cette image tient à nous rappeller que lorsqu'il nous arrive un malheur, les paroles de nos proches ne suffisent pas toujours pour nous faire retrouver la joie, mais seul le temps à un réel impact et peut nous consoler. Cette idée justifie la présence de la femme sur la droite, qui semble tirée en arrière, dans l'obscurité, et cherche à avancer en direction de la lumière. Le titre est un jeu de mots "Comfort" signifiant consolateur et "Time" le temps en Anglais.

This picture wants to remember us that when we're desperate our friend's tips are useless to make us smile. But only time can be comforting. This idea explain the presence of the woman at le the right side (at light) but she's being pulled back (at night) and she tries to go to the light.

The Young Widow. (26)



A husband's death brings always sighs;
The widow sobs, sheds tears--then dries.
Of Time the sadness borrows wings;
And Time returning pleasure brings.
Between the widow of a year
And of a day, the difference
Is so immense,
That very few who see her
Would think the laughing dame
And weeping one the same.
The one puts on repulsive action,
The other shows a strong attraction.
The one gives up to sighs, or true or false;
The same sad note is heard, whoever calls.
Her grief is inconsolable,
They say. Not so our fable,
Or, rather, not so says the truth.

To other worlds a husband went
And left his wife in prime of youth.
Above his dying couch she bent,
And cried, 'My love, O wait for me!
My soul would gladly go with thee!'
(But yet it did not go.)
The fair one's sire, a prudent man,
Check'd not the current of her woe.
At last he kindly thus began:--
'My child, your grief should have its bound.
What boots it him beneath the ground
That you should drown your charms?
Live for the living, not the dead.
I don't propose that you be led
At once to Hymen's arms;
But give me leave, in proper time,
To rearrange the broken chime
With one who is as good, at least,
In all respects, as the deceased.'
'Alas!' she sigh'd, 'the cloister vows
Befit me better than a spouse.'
The father left the matter there.
About one month thus mourn'd the fair;
Another month, her weeds arranged;
Each day some robe or lace she changed,
Till mourning dresses served to grace,
And took of ornament the place.
The frolic band of loves
Came flocking back like doves.
Jokes, laughter, and the dance,
The native growth of France,
Had finally their turn;
And thus, by night and morn,
She plunged, to tell the truth,
Deep in the fount of youth.
Her sire no longer fear'd
The dead so much endear'd;
But, as he never spoke,
Herself the silence broke:--
'Where is that youthful spouse,' said she,
'Whom, sir, you lately promised me?'

Jean de la Fontaine

La perte d'un époux ne va point sans soupirs.
On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.
Sur les ailes du Temps la tristesse s'envole ;
Le Temps ramène les plaisirs.
Entre la Veuve d'une année
Et la veuve d'une journée
La différence est grande : on ne croirait jamais
Que ce fût la même personne.
L'une fait fuir les gens, et l'autre a mille attraits.
Aux soupirs vrais ou faux celle-là s'abandonne ;
C'est toujours même note et pareil entretien :
On dit qu'on est inconsolable ;
On le dit, mais il n'en est rien,
Comme on verra par cette Fable,
Ou plutôt par la vérité.
L'Epoux d'une jeune beauté
Partait pour l'autre monde. A ses côtés sa femme
Lui criait : Attends-moi, je te suis ; et mon âme,
Aussi bien que la tienne, est prête à s'envoler.
Le Mari fait seul le voyage.
La Belle avait un père, homme prudent et sage :
Il laissa le torrent couler.
A la fin, pour la consoler,
Ma fille, lui dit-il, c'est trop verser de larmes :
Qu'a besoin le défunt que vous noyiez vos charmes ?
Puisqu'il est des vivants, ne songez plus aux morts.
Je ne dis pas que tout à l'heure
Une condition meilleure
Change en des noces ces transports ;
Mais, après certain temps, souffrez qu'on vous propose
Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose
Que le défunt.- Ah ! dit-elle aussitôt,
Un Cloître est l'époux qu'il me faut.
Le père lui laissa digérer sa disgrâce.
Un mois de la sorte se passe.
L'autre mois on l'emploie à changer tous les jours
Quelque chose à l'habit, au linge, à la coiffure.
Le deuil enfin sert de parure,
En attendant d'autres atours.
Toute la bande des Amours
Revient au colombier : les jeux, les ris, la danse,
Ont aussi leur tour à la fin.
On se plonge soir et matin
Dans la fontaine de Jouvence.
Le Père ne craint plus ce défunt tant chéri ;
Mais comme il ne parlait de rien à notre Belle :
Où donc est le jeune mari
Que vous m'avez promis ? dit-elle.

Jean de la Fontaine


Les Deux Consolés de Voltaire (1756)

Le grand philosophe Citophile disait un jour à une femme désolée, et qui avait juste sujet de l’être : « Madame, la reine d’Angleterre, fille du grand Henri IV, a été aussi malheureuse que vous: on la chassa de ses royaumes ; elle fut près de périr sur l’océan par les tempêtes ; elle vit mourir son royal époux sur l’échafaud. — J’en suis fâchée pour elle, » dit la dame, et elle se mit à pleurer ses propres infortunes.

« Mais, dit Citophile, souvenez-vous de Marie Stuart, elle aimait fort honnêtement un brave musicien qui avait une très belle basse-taille. Son mari tua son musicien à ses yeux ; et ensuite, sa bonne amie et sa bonne parente, la reine Élisabeth, qui se disait pucelle, lui fit couper le cou sur un échafaud tendu de noir, après l’avoir tenue en prison dix-huit années. — Cela est fort cruel, dit la dame, » et elle se replongea dans sa mélancolie.

« Vous avez peut-être entendu parler, dit le consolateur, de la belle Jeanne de Naples, qui fut prise et étranglée ? — Je m’en souviens confusément, dit l’affligée.

— Il faut que je vous conte, ajouta l’autre, l’aventure d’une souveraine qui fut détrônée de mon temps, après souper, et qui est morte dans une île déserte. — Je sais toute cette histoire, répondit la dame.

— Eh bien! donc, je vais vous apprendre ce qui est arrivé à une autre grande princesse à qui j’ai montré la philosophie. Elle avait un amant, comme en ont toutes les grandes et belles princesses. Son père entra dans sa chambre et surprit l’amant, qui avait le visage tout en feu et l’oeil étincelant comme une escarboucle ; la dame aussi avait le teint fort animé. Le visage du jeune homme déplut tellement au père, qu’il lui appliqua le plus énorme soufflet qu’on eût jamais donné dans sa province. L’amant prit une paire de pincettes et cassa la tête au beau-père, qui guérit à peine, et qui porte encore la cicatrice de cette blessure. L’amante, éperdue, sauta par la fenêtre et se démit le pied, de manière qu’aujourd’hui elle boîte visiblement, quoique d’ailleurs elle ait la taille admirable. L’amant fut condamné à la mort pour avoir cassé la tête à un très grand prince. Vous pouvez juger de l’état où était la princesse, quand on menait pendre l’amant. Je l’ai vue longtemps, lorsqu’elle était en prison; elle ne me parlait jamais que de ses malheurs.

— Pourquoi ne voulez-vous donc pas que je songe aux miens ? dit la dame. — C’est, dit le philosophe, parce qu’il n’y faut pas songer, et que, tant de grandes dames ayant été si infortunées, il vous sied mal de vous désespérer. Songez à Hécube, songez à Niobé. — Ah ! dit la dame, si j’avais vécu de leur temps ou de celui de tant de belles princesses, et si, pour les consoler, vous leur aviez conté mes malheurs, pensez-vous qu’elles vous eussent écouté ? »

Le lendemain, le philosophe perdit son fils unique, et fut sur le point d’en mourir de douleur. La dame fit dresser une liste de tous les rois qui avaient perdu leurs enfants, et la porta au philosophe ; il la lut, la trouva fort exacte, et n’en pleura pas moins. Trois mois après, ils se revirent, et furent étonnés de se retrouver d’une humeur très gaie. Ils firent ériger une belle statue au Temps, avec cette inscription : A CELUI QUI CONSOLE.

La photo originale : [link]

La petite horloge du fond vient de moi.
Environ 20h pour cette création
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pbxn109's avatar
Un chef d'oeuvre !